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L'Afrique, continent martyr du changement climatique

Visuel ONU

Bien que n'étant responsable que d’une fraction des émissions mondiales de gaz à effet de serre, l’Afrique pâtit de manière disproportionnée du changement climatique, a souligné lundi l'Organisation météorologique mondiale (OMM) à l'occasion du Sommet africain sur le climat, à Nairobi, au Kenya.

Les effets du réchauffement accélèrent la catastrophe

La température augmente inexorablement entraînant une aggravation des phénomènes météorologiques extrêmes qui détruisent les récoltes et déciment les troupeaux de cette région du monde à la sécurité alimentaire déjà précaire.
D’après un nouveau rapport de l’Organisation Météorologique Mondiale, "cette situation alimente aussi les déplacements et les migrations et aggrave la menace de conflits provoqués par la raréfaction des ressources".

L’Afrique est responsable de moins de 10% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Or c’est le continent qui est le moins à même de faire face aux effets délétères du changement climatique.
Les canicules, les fortes pluies, les inondations, les cyclones tropicaux et les sécheresses persistantes ont des effets dévastateurs sur les communautés et les économies, et le nombre de personnes menacées va croissant.
Petteri Taalas, Secrétaire général de l’OMM

Au cours de la période 1991-2022, l’Afrique a enregistré un taux moyen de réchauffement de +0,3 °C/décennie, contre +0,2 °C/décennie entre 1961 et 1990. Ce chiffre dépasse légèrement la moyenne mondiale.
C’est en Afrique du Nord, aux prises avec des canicules extrêmes ayant alimenté des incendies de forêt en Algérie et en Tunisie en 2022, que le réchauffement a été le plus rapide.


Faire face à la sécheresse...

La Corne de l’Afrique a subi sa pire sécheresse depuis 40 ans; l’Éthiopie, le Kenya et la Somalie ont été particulièrement durement frappés.
En Somalie, les effets catastrophiques de la sécheresse sur les moyens de subsistance des éleveurs et des agriculteurs et la faim ont poussé près de 1,2 million de personnes à quitter leur foyer à  l’intérieur du pays au cours de l’année.

mais aussi aux inondations...

Dans le même temps, de nombreuses régions du Sahel ont subi d’importantes inondations pendant la mousson. Le Nigéria, le Niger, le Tchad et la moitié sud du Soudan ont été particulièrement touchés.

pour nourrir les populations devient impossible

L’agriculture est à la base des moyens de subsistance et des économies nationales en Afrique; elle fait vivre plus de 55% de la population active.
Mais à cause du changement climatique, la croissance de sa productivité agricole a chuté de 34% depuis 1961.

Cette baisse est la plus élevée enregistrée par comparaison à ce qu’ont connu d’autres régions du monde.
OMM

Dès lors, les projections prévoient que, d’ici 2025, les pays africains multiplieront par trois leurs importations annuelles de denrées alimentaires qui passeront de 35 milliards de dollars à 110 milliards de dollars.

Des millions de victimes, des milliers de morts

Dans ce contexte, les aléas météorologiques, climatiques et hydrologiques ont touché directement en 2022 plus de 110 millions de personnes sur le continent et provoqué des dommages économiques chiffrés à plus de 8,5 milliards de dollars.

La base de données sur les situations d’urgence fait état de 5.000 décès signalés, 48% par suite de la sécheresse et 43 % d’inondations.
Toutefois, le nombre réel de victimes est probablement beaucoup plus élevé en raison du phénomène de sous-déclaration.

Dans un monde qui se dirige vers un réchauffement de 4 °C [NDLR: l'accord de Paris portait sur +2°] la situation est dramatique pour les populations et les économies.

Les coûts des pertes et dommages dus au changement climatique en Afrique sont estimés entre 290 et 440 milliards de dollars sur la période 2020-2030.
Centre africain pour la politique en matière de climat de la Commission économique pour l’Afrique

Un sommet africain pour le climat à Nairobi

Les décideurs africains ont donné lundi au Kenya le coup d’envoi d’un sommet historique sur le climat visant à faire du continent une puissance émergente en matière d’énergies renouvelables et à appeler à une aide financière internationale pour révéler son potentiel.
Ce premier Sommet africain pour le climat lance les quatre mois les plus chargés de l’année pour les négociations climatiques internationales, qui culmineront avec une bataille sur la fin des énergies fossiles à la COP28 à Dubaï de fin novembre à début décembre...

A suivre donc...

Publié le